(courriel reçu de : j.lelievre@hydrokarst.fr 22 avril 2010 )
Madame, Monsieur , chers Confrères
J’ai le regret et la tristesse de vous informer du décès survenu le 31 Mars 2010 en plongée ,de Jean-Christophe CASAGRANDE sur notre chantier de TANGER/Maroc.
Je rentre d’une semaine sur place ,où en compagnie du Chargé de cette affaire Renaud REY nous avons effectué les démarches liées à ce douloureux évènement : accueil de la famille , réponses aux enquêtes diligentées par les différentes autorités Marocaines, organisation du rapatriement de la dépouille ,réunions avec nos clients et leurs responsables HSE, suivi de nos personnels toujours en action ,….. etc
Quelques infos sur les circonstances :
-Plongées à -51 m ( à l’étal de basse mer sans courant et mer plate ; courant de marée très violent localement) pour rechercher un corps mort supportant un ensemble enregistreur de paramètres océanographiques déplacé accidentellement par un chalutier ou autre, à 800 m au large de l’entrée du port où se déroule l’essentiel de nos travaux.
-Plongée pour recherche circulaire à deux (en binôme) , scuba avec deux détendeurs , deux manos montés sur bi 2x10 L/200B avec Stab, durée limitée à 15 mn ( paliers : 3mn/9m-5 mn/6 m-15 mn/3 m)
- Première plongée sans incident mais objectif non trouvé.( plongée réalisée par le personnel de la Société ULIS mais avec le même matériel)
-En surface un bateau lourd de travail et un zodiac rapide , un 15 l / 200 b au pendeur à – 9m équipé de détendeurs, plongeur secours supplémentaire , oxygénothérapie, radio etc,…..
-a terre contrôle fonctionnel du caisson de re-compression d’urgence ( pharmacie hyperbare, coms, gaz , etc,….)
-Après 13 mn de recherche sans succès sur un fond plat sans vase ni obstacle ( visibilité horizontale supérieure à 10 m) décision est prise de remonter , : remontée immédiate de Jean-Christophe , Benoit RIGOLE love le bout de recherche circulaire ; Le corps de Jean-Christophe redescend lentement , sur le dos ,SANS son scaphandre mais avec sa ceinture de plomb.
- Benoit le remonte immédiatement, en hyper extension, en tentant de lui insuffler de l’air au moyen de son second détendeur….
-Arrivés en surface les deux scaphs sont évacués en zodiac , la victime sous oxygénothérapie normobare et massage cardiaque externe ; l’alerte a été donnée par radio à la vue du bi remonté en surface( il reste 90 bar soit trois fois le volume d’air nécessaire au respect des paliers ; le matériel expertisé plus tard en présence de la Gendarmerie ne présente aucune anomalie , ni défaut , ni problème fonctionnel ) et une ambulance attend le zodiac à quai pour évacuation vers le caisson ;
-Trois médecins( un urgentiste, un hyper-bariste et un généraliste ) arrivés sur site concluent au décès de Jean-Christophe et font stopper les tentatives de ré-animation conduites par les scaphs présents; Benoit est re-comprimé , bien que sans aucun signe d’accident de décompression mais à titre préventif ; il sera examiné par un médecin hyperbare en sortie de caisson. Son état général normal est confirmé sans réserve.
-L’autopsie pratiquée par un médecin légiste Marocain a conclu a une surpression pulmonaire consécutive à la remontée sans reprise spontanée de la respiration de la victime : ce qui est une évidence , la cause primaire du décès ayant induit le décapelage, n’a pas été établie….. les cause réelles et génératrices ne sont donc , à ce jour , pas connues.
- La confraternité et le professionnalisme des personnels de la Société ULIS qui ont partagé et nous ont assisté ,lors de ces instants ne souffrent d’aucune critique et est saluée par tous les présents.
-Jean-Christophe avait 16 ans d’expérience , travaillait pour nous depuis de nombreuses années sur ce chantier ( il avait ,au fil des ans, effectué plusieurs dizaines de plongée sur cet appareil sans problème ) , et était devenu résident Marocain.
Ses obsèques ont eu lieu ce midi ,à ALBI d’où il était originaire et où ses parents vivent actuellement.
Je reviendrai vers vous prochainement lors que j’aurais des éléments nouveaux….
Je vous remercie par avance de contribuer à faire obstacle aux rumeurs infondées qui n’ont pas manqué de se propager comme je vous remercie d’avoir eu la sagesse d’attendre de mes nouvelles à l’annonce de ce douloureux évènement.
Bien confraternellement
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