Il fait gris et le ciel est bas ce matin là quand Juliano passe devant le bar restaurant des pêcheurs sur le port de boulogne.
Il arrive d'Aubagne à coté de Marseille, avec son vieux pick up "Transporteur", la route a été longue!! 1100 km, exactement 13 heures de route, une belle ballade en somme.
Il se présente au Chef de Chantier qui le reçoit dans l'Algeco qui lui sert de bureau. Juliano explique qu'il sort de l'INPP et que ce sera son premier chantier .
"pas de problèmes dit le Chef de Chantier, rejoins les autres gars, enfile ton costume et saute a l'eau!"
Sous ce quai, il fallait installer sur les rideaux de "palplanches" (rideaux en acier qui font office de mur de soutainement et renforcent le terrain sous les quais), des anodes de protections cathodiques d' environ 60kg pièce!
La marée à cet endroit a une amplitude de 6 à 8 m, ce qui ne facilite pas le travail comme vous pouvez l'imaginer. Les plongées se situaient entre 3 et7 m voire à 12 m sur le fond.
Le travail s'effectuait à partir d'une petite barge sur laquelle était placé un petit container contenant le materiel de plonge et l outillage divers et à l'extérieur il y avait un compresseur air (respirable) et un groupe électrogène .
Le travail était reparti en 2 périodes de 7 heures avec deux équipes de scaphandrier (chacune avec 3 plongeurs + 1 manoeuvre)
Une équipe travaillant de 7h00 à 14h00 et l'autre de 14h00 a 21h00.
Le plongeur s'équipe avec l'aide du plongeur "secours" et du plongeur qui communiquera par radio avec lui à partir de la surface. Le rôle de chacun est clairement défini pour toute la durée de la plongée.
Si je vous donne tout ces détails, c'est pour que vous puissiez comprendre ce qu'est la base de ce métier de nos jours. Tout ce qui vient après devra se plier a cette organisation en fait toute simple!!
Le plongeur devra sous la surface mettre en place ces anodes avec différents systèmes (bouées, cordages, etc), leur poid important et le fait que l'installation se fait en "pleine eau" (sans appui possible), ne facilite pas du tout la tâche!!
Aprés 3h dans l eau le plongeur remonte sur à la surface et le plongeur "secours" le remplace.
Juliano prend alors la place au "comms" (radio) et celui qui y était deviens plongeur "secours" selon le roulement établi.
Il est 14 heures le poste se termine, Juliano est mort de froid, la premiere journée a été dur.
C'est le premier jour et le premier contact avec les autres scaphs n'est pas très facile, ils ont tous des vécus différents et ne sont dans l ensemble pas très locasse. Seul le manoeuvre qui est du coin est un peu plus réceptif.
Il faudra être patient en espérant que l'atmosphere se détende. Juliano doit maintenant s'organiser pour la nuit.
L'hotel ? 'trop cher', la route a coûté cher et la paie est encore loin.
Non, la solution partagée par plein de scaphs, c'est le camping sauvage!
Soit dans une fourgonnette aménagée, soit carrément dans la voiture. Juliano, lui , peut dormir dans son pick up car c'est un double cabine. L'engin n'est plus tout jeune et les transformations nombreuses ne sont pas toujours étanches! la nuit tombe vite et la pluie s'installe tranquillement.
15 jours ont passé, le froid humide s'installe pour de bon. La combinaison de plongée étanche que Juliano a acheté d occasion au " vieux plongeur" s'avère vraiment trop petite et quand il tend les bras l eau s'infiltre et il baigne dedans pendant 3 heures!!.
Avec sa premiere avance de salaire il achète un volume (combinaison étanche)
d'occasion que lui vend un scaph, c'est un Viking (la marque du volume, pas le scaph!!) ce qui se fait de mieux dans le métier paraît-il!
Il y a quelques rustines ( c'est de la toile et pas du néoprène) mais il a l'air en bon état. Manque le vêtement que l'on met a l'intérieur, car avec la toile on a vite très froid et le froid est l'ennemi du scaph!
Donc le voila à la recherche d'une "souris" (nom courant de ce vêtement). Un autre camarade lui vend la sienne doublée en peau de mouton synthétique!!
Ouf! après 3 semaines le voilà equipé pour affronter le froid dans de meilleurs conditions.
Le chantier a pris du retard comme très souvent et le grand chef veut faire monter les cadences. Il essai de motiver son personnel!! et les premières têtes tombent.
La plupart des gars présents sont en Interim et la "mission" est renouvelable chaque semaine. Donc si vous ne lui convenez pas, c'est très simple: "à la fin de la semaine tu dégages".
Juliano est convoqué par le Chef de Chantier: "tu ne travailles pas assez vite, ici il faut respecter les cadences, alors si tu n'y arrives pas tu rentres à la maison. ok? je te donne une semaine pour y arriver".
Et "pan" sur la tête! comme ça au moins, c'est clair.
C est dans ces moments là que les conseilles, voir l'aide d' autres scaphs s'avère vitale, mais ne rêvons pas trop, Juliano est dans le monde du travail et les règles sont claires "démerde toi et le ciel t'aidera" pourtant c'est bien ce qui arriva et ça, il ne l'oublira pas.
Le temps libre:
Rentrer tous les week end à 1100 km, ce n'est même pas la peine d'y penser. Heureusement, il a des amis à Paris et ça lui fait une bonne coupure. Un week end sur deux il rentre chez lui en train!!
Après 2 mois passé dans son camion, Juliano a trouvé une pension dans un vieil hotel, au "portel", c'est un endroit très glauque, mais la patronne du bar est gentille et puis après le camion.........on fait pas le difficile, dormir dans un lit même complètement défoncé c est quand même bon.
La vie du scaph en déplacement c'est ça et les discussions vont bon train sur la meilleure façon de s'organiser, certains investissent dans un vieux "camping car", d'autres dans un neuf, dernier cri! d'autres encore vont au camping ou dans des gîtes.
L'hôtel bien sûr, mais pas trop cher et, enfin, chez l'habitant(e)!! (et oui, ça arrive plus souvent qu'on ne crois)
Cette façon de vivre n'est pas propre aux scaphs bien sur, tous les ouvriers qui travaillent en déplacement ont les mêmes difficultées, mais c'est souvent un élément important que beaucoup oublie avant de pousser la porte de l 'INPP.
Il arrive d'Aubagne à coté de Marseille, avec son vieux pick up "Transporteur", la route a été longue!! 1100 km, exactement 13 heures de route, une belle ballade en somme.
Il se présente au Chef de Chantier qui le reçoit dans l'Algeco qui lui sert de bureau. Juliano explique qu'il sort de l'INPP et que ce sera son premier chantier .
"pas de problèmes dit le Chef de Chantier, rejoins les autres gars, enfile ton costume et saute a l'eau!"
Sous ce quai, il fallait installer sur les rideaux de "palplanches" (rideaux en acier qui font office de mur de soutainement et renforcent le terrain sous les quais), des anodes de protections cathodiques d' environ 60kg pièce!
La marée à cet endroit a une amplitude de 6 à 8 m, ce qui ne facilite pas le travail comme vous pouvez l'imaginer. Les plongées se situaient entre 3 et7 m voire à 12 m sur le fond.
Le travail s'effectuait à partir d'une petite barge sur laquelle était placé un petit container contenant le materiel de plonge et l outillage divers et à l'extérieur il y avait un compresseur air (respirable) et un groupe électrogène .
Le travail était reparti en 2 périodes de 7 heures avec deux équipes de scaphandrier (chacune avec 3 plongeurs + 1 manoeuvre)
Une équipe travaillant de 7h00 à 14h00 et l'autre de 14h00 a 21h00.
Le plongeur s'équipe avec l'aide du plongeur "secours" et du plongeur qui communiquera par radio avec lui à partir de la surface. Le rôle de chacun est clairement défini pour toute la durée de la plongée.
Si je vous donne tout ces détails, c'est pour que vous puissiez comprendre ce qu'est la base de ce métier de nos jours. Tout ce qui vient après devra se plier a cette organisation en fait toute simple!!
Le plongeur devra sous la surface mettre en place ces anodes avec différents systèmes (bouées, cordages, etc), leur poid important et le fait que l'installation se fait en "pleine eau" (sans appui possible), ne facilite pas du tout la tâche!!
Aprés 3h dans l eau le plongeur remonte sur à la surface et le plongeur "secours" le remplace.
Juliano prend alors la place au "comms" (radio) et celui qui y était deviens plongeur "secours" selon le roulement établi.
Il est 14 heures le poste se termine, Juliano est mort de froid, la premiere journée a été dur.
C'est le premier jour et le premier contact avec les autres scaphs n'est pas très facile, ils ont tous des vécus différents et ne sont dans l ensemble pas très locasse. Seul le manoeuvre qui est du coin est un peu plus réceptif.
Il faudra être patient en espérant que l'atmosphere se détende. Juliano doit maintenant s'organiser pour la nuit.
L'hotel ? 'trop cher', la route a coûté cher et la paie est encore loin.
Non, la solution partagée par plein de scaphs, c'est le camping sauvage!
Soit dans une fourgonnette aménagée, soit carrément dans la voiture. Juliano, lui , peut dormir dans son pick up car c'est un double cabine. L'engin n'est plus tout jeune et les transformations nombreuses ne sont pas toujours étanches! la nuit tombe vite et la pluie s'installe tranquillement.
15 jours ont passé, le froid humide s'installe pour de bon. La combinaison de plongée étanche que Juliano a acheté d occasion au " vieux plongeur" s'avère vraiment trop petite et quand il tend les bras l eau s'infiltre et il baigne dedans pendant 3 heures!!.
Avec sa premiere avance de salaire il achète un volume (combinaison étanche)
d'occasion que lui vend un scaph, c'est un Viking (la marque du volume, pas le scaph!!) ce qui se fait de mieux dans le métier paraît-il!
Il y a quelques rustines ( c'est de la toile et pas du néoprène) mais il a l'air en bon état. Manque le vêtement que l'on met a l'intérieur, car avec la toile on a vite très froid et le froid est l'ennemi du scaph!
Donc le voila à la recherche d'une "souris" (nom courant de ce vêtement). Un autre camarade lui vend la sienne doublée en peau de mouton synthétique!!
Ouf! après 3 semaines le voilà equipé pour affronter le froid dans de meilleurs conditions.
Le chantier a pris du retard comme très souvent et le grand chef veut faire monter les cadences. Il essai de motiver son personnel!! et les premières têtes tombent.
La plupart des gars présents sont en Interim et la "mission" est renouvelable chaque semaine. Donc si vous ne lui convenez pas, c'est très simple: "à la fin de la semaine tu dégages".
Juliano est convoqué par le Chef de Chantier: "tu ne travailles pas assez vite, ici il faut respecter les cadences, alors si tu n'y arrives pas tu rentres à la maison. ok? je te donne une semaine pour y arriver".
Et "pan" sur la tête! comme ça au moins, c'est clair.
C est dans ces moments là que les conseilles, voir l'aide d' autres scaphs s'avère vitale, mais ne rêvons pas trop, Juliano est dans le monde du travail et les règles sont claires "démerde toi et le ciel t'aidera" pourtant c'est bien ce qui arriva et ça, il ne l'oublira pas.
Le temps libre:
Rentrer tous les week end à 1100 km, ce n'est même pas la peine d'y penser. Heureusement, il a des amis à Paris et ça lui fait une bonne coupure. Un week end sur deux il rentre chez lui en train!!
Après 2 mois passé dans son camion, Juliano a trouvé une pension dans un vieil hotel, au "portel", c'est un endroit très glauque, mais la patronne du bar est gentille et puis après le camion.........on fait pas le difficile, dormir dans un lit même complètement défoncé c est quand même bon.
La vie du scaph en déplacement c'est ça et les discussions vont bon train sur la meilleure façon de s'organiser, certains investissent dans un vieux "camping car", d'autres dans un neuf, dernier cri! d'autres encore vont au camping ou dans des gîtes.
L'hôtel bien sûr, mais pas trop cher et, enfin, chez l'habitant(e)!! (et oui, ça arrive plus souvent qu'on ne crois)
Cette façon de vivre n'est pas propre aux scaphs bien sur, tous les ouvriers qui travaillent en déplacement ont les mêmes difficultées, mais c'est souvent un élément important que beaucoup oublie avant de pousser la porte de l 'INPP.
4 commentaires:
c'est super que tu es fait quelque chose sur ton métier.
tu me manques mon yannou,reviens vite stp.bisous.fafa.
C'est super interressant de découvrir un peu mieu, et de façon plus posé le monde des scaph, ton monde quoi !
En plus tu as fait un truc deker !
Bisous
Nano x)
Je rajoute même que je trouve ce jeune Scaph vachement sympatique, je sais pas pourquoi :P
le Thoron...,
Le telephone sonne...! C'est TFSI, il faut repartir, du sur mesure..., Juliano tu ne sera pas là quand j'arriverai a bord, je suis en contact avec la Presidence de la République..., fais le necessaire pour ne pas pourrir dans l'oubli, dis leurs que les r^ves sont au bout du chemin, il suffit d'y croire, un point c'est tout...!
A toi maintenant, tu es sur place avec tes fotes dortografs, vas y mon loulou...!!
Amicalement votre
N21xx007
Enregistrer un commentaire